
Tabac et nicotine
La consommation de tabac est une cause importante de maladies et de décès dans notre pays. Les produits du tabac présentent un risque élevé de dépendance. Plus le premier contact avec le tabac et la nicotine est précoce, plus le risque de dépendance augmente.
Pour en savoir plus sur les faits et les chiffres concernant le tabac et la nicotine, consultez la vidéo d'Addiction Suisse à ce sujet.
La loi vaudoise sur l’exercice des activités économiques (LEAE) et loi fédérale sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques (LPTab) visent à protéger la jeunesse. C’est pourquoi elles interdisent la vente et la remise de produits du tabac, de cigarettes électroniques et de produits similaires aux jeunes de moins de 18 ans. Cette interdiction s’applique même si le produit est destiné à un·e adulte. Les produits du tabac peuvent se présenter sous différentes formes, toutes concernées par cette interdiction : cigarettes, cigarillos, tabac à rouler, tabac pour shishas, cigarettes électroniques (vapoteuses), snus, sachets de nicotine, snuff, etc. Ces interdictions s’appliquent également aux automates de vente. Des sanctions pénales et administratives sont prévues en cas d’infraction.
Les élèves n’ont pas le droit de consommer des produits du tabac ou des produits similaires comme l’indique l’article 102 du Règlement d'application de la loi sur l'enseignement obligatoire (RLEO).
En Suisse, la publicité des produits de tabac est interdite lorsqu’elle est visible du domaine public. Ainsi, les jeunes sont exposés à des contenus publicitaires, en particulier dans les commerces et sur internet. Les publicités du tabac sont généralement adressées aux jeunes et visent à faire croire que fumer est cool.
Questions fréquemment posées
Parents
Le fait qu’une personne commence ou non à consommer des produits nicotinés (cigarettes, vapoteuses, tabac chauffé, snus, etc.) dépend de plusieurs facteurs qui interagissent entre eux :
La personne : au niveau individuel, il y a des traits de personnalité et des caractéristiques de l’adolescence qui peuvent favoriser la consommation de tabac. L’adolescence est une période de transition marquée par de nombreux changements. C’est aussi une période où les jeunes sont plus enclin·e·s à prendre des risques, expérimenter de nouvelles choses, ou encore suivre leurs pair·e·s ou vouloir « faire comme les autres ». Ces comportements peuvent les rendre plus vulnérables à l’initiation à la nicotine, peu importe le produit utilisé.
Le produit : tous les produits contenant de la nicotine, qu’il s’agisse de cigarettes traditionnelles, de vapoteuses (ou cigarettes électroniques), de tabac chauffé ou d’autres formes de consommation, présentent un fort pouvoir addictif. La nicotine agit rapidement sur le cerveau et crée une dépendance, parfois dès les premières utilisations. L’accessibilité à ces produits joue également un rôle. Bien que leur vente soit interdite aux moins de 18 ans, certains jeunes y accèdent malgré tout, notamment via des tiers (ami·e·s, proches, internet, etc.).
Le contexte : l'environnement familial, scolaire et social influence fortement les comportements liés à la consommation de nicotine. Par exemple : un·e jeune dont les parents ou les proches consomment des produits du tabac aura plus de probabilité d’en consommer lui-même. De plus, le regard des pair·e·s peut encourager ou freiner la consommation selon les normes du groupe. La publicité et la mise en scène de ces produits dans les médias ou sur les réseaux sociaux jouent également un rôle important. Même indirectement, ces contenus peuvent contribuer à banaliser et à rendre attirants des produits dangereux.
Parlez de manière ouverte et bienveillante, sans jugement. Posez des questions, écoutez ses opinions et ses éventuelles expériences. Expliquez les effets de la nicotine, y compris ceux des produits comme les cigarettes électroniques ou le snus. Abordez le fait que les jeunes sont la cible des stratégies marketing de l’industrie du tabac. L’important est d’instaurer un dialogue de confiance, adapté à l’âge, pour aider à faire des choix éclairés.
Addiction Suisse propose une « Lettre aux parents » contenant des pistes pour aborder les thématiques de l’alcool, du tabac ou des drogues avec leurs jeunes.
Les jeunes sont en plein développement et donc biologiquement et psychologiquement plus vulnérables que les adultes à la consommation de la nicotine.
À l’adolescence, le cerveau est encore en maturation. Ce processus touche toutes les aires du cerveau, mais pas en même temps. Ce décalage explique pourquoi les jeunes ont encore de la peine à anticiper, à planifier, et à contrôler leurs propres comportements. En effet la maturation de la zone du cortex préfrontal se termine vers l’âge de 25 ans.
Chez les adolescent·e·s, la dépendance à la nicotine est plus rapide que chez les adultes. Un·e jeune peut développer une dépendance au bout de quelques consommations en très peu de temps.
La consommation de nicotine peut débuter très tôt. Selon l’étude Health behaviour in school-aged children (HBSC) menée en 2022 par Addiction Suisse, 15% des jeunes de 11 à 15 ans ont déjà essayé une cigarette et 21% ont expérimenté une cigarette électronique.
Ces chiffres augmentent fortement à partir de 14 ans. Parmi les élèves de 15 ans, environ 16% ont fumé une cigarette classique et 25% ont utilisé une cigarette électronique au cours des 30 derniers jours.
Ces données montrent l’importance de parler de ces produits avant même l’adolescence. Ils rappellent aussi que la majorité des jeunes ne fume pas. La norme est de ne pas consommer.
Enfants
Non, la majorité des jeunes ne fume pas, même si tu as parfois l’impression que beaucoup le font. En réalité, selon une enquête d’Addiction Suisse, en 2022, seulement 15% des enfants entre 11 et 15 ans ont déjà essayé une cigarette et moins de 7% en ont fumé récemment. Pour les cigarettes électroniques, un peu plus de 20% en ont déjà essayé et environ 11% en ont utilisé récemment. Ces chiffres sont légèrement plus élevés chez les 14-15 ans, mais la plupart des jeunes ne consomment pas de nicotine. Il est important de se rappeler que c’est normal de ne pas fumer !
Il n’est pas possible d’estimer combien de cigarettes sont nécessaires pour développer une addiction. Mais, la nicotine, cette substance psychoactive qui provoque une sensation de plaisir, crée très rapidement une dépendance.
La nicotine se trouve d’ailleurs dans d’autres produits contenant du tabac comme les shishas, le snus ou le snuff. En plus, chacun de ces produits est lié à d’autres risques que tu peux retrouver dans le document d’Addiction Suisse « Shisha, snus & co : informations pour les adolescents ».
Les puffs sont des cigarettes électroniques jetables, c’est-à-dire qu’on ne peut pas les recharger en batterie ni en liquide. Après un certain nombre d’inhalations, il faut les jeter.
Leurs goûts, noms et couleurs sont conçus pour attirer les jeunes. Pourtant, la vente de ces produits est interdite aux moins de 18 ans, et leur vente sera complètement interdite en Suisse.
Les puffs contiennent généralement de la nicotine, une substance qui crée rapidement une forte dépendance. Comme les autres cigarettes électroniques, elles ne brûlent pas de tabac, ce qui réduit certains produits toxiques, mais elles peuvent présenter des risques.
En plus de la nicotine, les puffs contiennent des produits chimiques qui peuvent nuire à la santé. Leur goût sucré et leur prix abordable les rendent souvent attirantes pour les jeunes, ce qui augmente le risque de commencer à les utiliser.
Même si certaines personnes ont l’impression que fumer aide à se détendre, ce n’est pas vraiment le cas. En réalité, le plaisir ressenti vient surtout de la nicotine, qui agit sur le cerveau et libère des substances liées au bien-être. Mais cet effet ne dure que très peu de temps.
Ce « soulagement » est en fait lié au manque de nicotine chez une personne déjà dépendante. Le corps réclame de la nicotine, et fumer vient juste combler ce manque. Une fois l’effet passé, le manque revient... Et le stress aussi.
Fumer ne détend donc pas : c’est la dépendance qui donne cette fausse impression.
Oui, le tabac peut avoir des effets visibles sur le corps. Il rend la peau plus terne, accélère l’apparition de rides ou de boutons et aggrave certaines maladies de la peau comme le psoriasis.
Fumer peut aussi jaunir les dents à cause des substances chimiques présentes dans les cigarettes. À long terme, le tabac donne souvent un air plus fatigué et vieillit plus vite l’apparence.
Oui, le tabac diminue les performances sportives. Fumer abîme les poumons, ce qui rend la respiration plus difficile pendant l’effort. La fumée réduit aussi la quantité d’oxygène qui arrive dans le sang et les muscles, ce qui fait baisser l’endurance.
Le tabac peut aussi avoir des effets négatifs sur les muscles, les vaisseaux sanguins et même sur la récupération après le sport.
Non, toutes les formes de tabac sont dangereuses pour la santé, car il contient des substances toxiques naturellement présentes dans la plante.
Le tabac peut être fumé (comme les cigarettes ou la shisha), placé dans la bouche (comme le snus) ou inhalé par le nez (tabac à priser). Dans tous les cas, le tabac contient de la nicotine, une substance qui peut rendre une personne dépendante. Et quelle que soit la façon de le consommer, le tabac peut provoquer des maladies graves, comme des cancers ou des problèmes au cœur et aux poumons.
Il n’existe donc aucune façon de consommer du tabac sans danger.
Tu peux trouver plus d’informations dans le document d’Addiction Suisse « Shisha, snus & co : informations pour les adolescents ».
En moyenne, une personne qui fume un paquet par jour dépensera 250 francs par mois et plus de 3 000 francs par année.
Avec ces 250 francs, tu pourrais t’acheter un casque pour écouter de la musique ou une enceinte portable et avec ces 3000 francs, tu pourrais t’acheter un scooter.
Et toi, qu’est-ce que tu ferais avec cet argent ?
Des cigarettes électroniques ou des puffs en vente juste à côté des bonbons, dans un kiosque ou une supérette, c’est choquant ? Et pourtant, c’est ainsi que l’industrie du tabac et de la nicotine fait la promotion de ses produits. Même si la publicité directe pour le tabac est interdite en Suisse, l’industrie a trouvé d'autres moyens d’attirer l’attention, surtout celle des jeunes. On retrouve ces produits mis en avant dans les kiosques, les bars, les festivals, sur les réseaux sociaux, ou encore via des influenceuses ou influenceurs.
Les dispositifs de vapotage sont souvent présentés dans des emballages colorés, avec des goûts sucrés comme « bonbon », « pastèque » ou « bubble gum », qui rappellent les friandises. Ces stratégies visent à séduire les jeunes en jouant sur des valeurs comme la liberté, le plaisir, l’amitié ou l’esprit de fête. L’objectif est clair : attirer une nouvelle génération de consommatrices ou consommateurs, car l’industrie a besoin de remplacer ceux qui tombent malades ou meurent des conséquences du tabac.
Tous les produits contenant de la nicotine, comme les cigarettes conventionnelles, les cigarettes électroniques et le snus, ont un impact sur l’environnement.
La culture du tabac utilise beaucoup d’eau, d’énergie et cause de la déforestation. La fabrication et le transport de ces produits produisent aussi des gaz à effet de serre qui participent au changement climatique.
Les cigarettes électroniques jetables génèrent beaucoup de déchets, comme des batteries et du plastique, qui polluent la nature quand ils ne sont pas recyclés correctement
Les cigarettes électroniques rechargeables, bien qu’elles produisent moins de déchets, nécessitent aussi de l’énergie pour leur fabrication, leur recharge et leur transport, ce qui affecte aussi la planète.
Tous ces produits sont donc nocifs non seulement pour la santé, mais aussi pour l’environnement.
Pour maximiser tes chances d'arrêter de fumer :
Choisis une date précise pour arrêter.
Note tes motivations : ce qui te pousse à arrêter (les aspects négatifs) et ce que tu espères gagner (les aspects positifs).
Parle à ton entourage de ta décision d’arrêter. Demande-leur, si possible, de ne pas fumer ou vapoter devant toi pendant les premiers jours.
N’hésite pas à te faire accompagner par un spécialiste. Par exemple, tu peux contacter ciao.ch et stop-tabac.ch.
Jette tout ce qui te rappelle le tabac ou la vape : cigarettes, briquets, recharges, etc.
Change certaines de tes habitudes pour éviter les situations où tu avais l’habitude de fumer ou vapoter. Trouve des activités pour t’occuper quand l’envie de fumer ou vapoter se fait sentir.
Ne reprends pas de tabac, même une seule bouffée peut relancer la dépendance.
Rappelle-toi pourquoi tu as décidé d’arrêter.
Si tu as déjà essayé d’arrêter et que tu as recommencé, ne te décourage pas. Arrêter de fumer ou vapoter peut prendre du temps et demander plusieurs essais. Ce n’est pas grave, essaie encore !
Tu peux consulter la page « Unisanté – Arrêt du tabac » contenant des premiers conseils permettant d’entreprendre au mieux ton arrêt du tabac et des liens vers d’autres ressources.