Tabac
La consommation de tabac est une cause importante de maladies et de décès dans notre pays. Plus le premier contact avec le tabac est précoce, plus le risque de dépendance augmente.
La loi vaudoise sur l’exercice des activités économiques (LEAE) vise à protéger la jeunesse. C’est pourquoi elle interdit la vente ET la remise de tabac aux jeunes de moins de 18 ans, même si le tabac est destiné à un adulte (article 66i LEAE). Les produits du tabac peuvent se présenter sous différentes formes, toutes concernées par cette interdiction (cigarettes, cigarillos, tabac à rouler, tabac pour chicha, snus, tabac à priser, tabac à mâcher, …). Ces interdictions s’appliquent également à la vente par le biais d’appareils automatiques. Des sanctions pénales et administratives sont prévues en cas d’infraction.
Les élèves n’ont pas le droit de fumer ainsi que l’indique l’article 102 du Règlement d’application de la loi sur l’enseignement obligatoire (RLEO). A noter que dans les règlements des établissements scolaires, la cigarette électronique (ou vapoteuse) est assimilée aux produits du tabac. Son usage est donc également interdit pour les élèves.
Questions fréquemment posées
Parents
En plein développement, les jeunes sont biologiquement et psychologiquement plus vulnérables que les adultes.
Outre les caractéristiques biologiques liées aux transformations qui se produisent lors de la puberté, il existe une vulnérabilité psychologique propre à l’adolescence qui explique pourquoi les addictions commencent souvent à cette période de la vie. Le cerveau se développe tout au long de l’enfance et de l’adolescence. Ce processus de maturation va se produire dans chaque aire du cerveau (allant de l’arrière vers l’avant) mais pas au même moment. Ce décalage explique pourquoi les adolescent·e·s ont encore de la peine à anticiper, à planifier, et à contrôler leurs propres comportements (zone du cortex préfrontal dont la maturation se termine seulement vers l’âge de 25 ans).
Les jeunes qui fument deviennent plus vite dépendants au tabac que les adultes. Plus on commence à fumer jeune, plus le risque de devenir un fumeur régulier est grand et plus il sera difficile d’arrêter.
La grande majorité des fumeurs et fumeuses adultes (87%) a commencé sa consommation avant 21 ans. La probabilité de commencer à fumer est ainsi faible une fois passé cet âge.
Si les jeunes enfants présentent souvent une attitude de rejet envers le tabagisme, l’opinion vis-à-vis du tabagisme évolue au début de l’adolescence. Les premières expérimentations de la cigarette se font généralement autour de l’âge de 13 ans puis le nombre de fumeurs augmente rapidement dès l’âge de 15 ans. Les jeunes passent vite de la phase d’expérimentation à la consommation régulière de tabac et à la dépendance au produit.
En 2018, parmi les élèves de 15 ans, 9.7% des garçons et 7.7% des filles fumaient au moins une fois par semaine, et 5.6% des garçons et 3.5% des filles fumaient quotidiennement.
Fumer ou non dépend d’une interaction complexe entre des facteurs liés à la personne, au produit et au contexte. Ces trois composantes s’influencent mutuellement.
Des facteurs liés à la personnalité et à certaines caractéristiques de l’adolescence (la tendance à prendre des risques, le besoin de transgresser les règles, un niveau plus faible d’estime de soi, une moindre connaissance des risques de la consommation ou encore certains troubles psychologiques) peuvent contribuer au début de la consommation de tabac.
Un autre facteur important expliquant la consommation de tabac est la nicotine présente dans les cigarettes, les autres produits du tabac et les produits associés (cigarettes électroniques). Le pouvoir addictif de la nicotine est en effet très élevé, fumer rend ainsi très vite dépendant et amène à poursuivre sa consommation. Les substances ajoutées au tabac (appelées additifs) rendent également le produit plus attractif et favorise la dépendance des fumeurs et fumeuses.
Plus l’accès au tabac est facile, plus les risques de commencer ou de continuer à fumer sont élevés. La diminution de l’accessibilité des cigarettes, notamment par l’augmentation du prix du paquet et l’interdiction de la vente de cigarettes aux jeunes de moins de 18 ans, permet alors de limiter la consommation de tabac.
L’entourage joue aussi un rôle important dans le tabagisme de l’adolescent·e. Quand les parents fument, ou ont fumé, il y a plus de risques que leur adolescent·e commence à fumer. L’initiation au tabac est aussi favorisée par la pression du groupe des pairs. Cependant, il semble que cette influence joue un rôle surtout dans l’expérimentation, beaucoup moins dans le développement d’une consommation régulière ou d’une dépendance.
La publicité pour le tabac favorise aussi la consommation de tabac. Visant les enfants et adolescent·e·s, elle est très répandue et a pour effet de banaliser cette consommation.
Enfants
Environ 3 jeunes sur 4, âgé·e·s de 15 à 19 ans, ne consomment pas de tabac. Les jeunes qui consomment du tabac ont, nettement plus souvent que les autres, des connaissances et des amis fumeurs : le milieu qui nous entoure influence nos représentations normatives et lorsqu’on évolue dans un groupe où la majorité de personnes sont dépendant·e·s à la cigarette, fumer semble la norme. Quand on leur pose la question, les jeunes ont souvent tendance à surévaluer la proportion des jeunes de leur âge qui fument ; il est donc important de comprendre que fumer n’est, en réalité, pas la norme.
Plus on commence à fumer tôt, plus la dépendance s’installe vite. Le tabac agit sur ce qui est appelé le « circuit de la récompense » du cerveau. La nicotine est une substance psychoactive qui crée, grâce à son action sur le cerveau, une sensation de plaisir et de détente. Mais c’est aussi elle qui rend dépendant. Très vite, le fumeur ou la fumeuse ne peut plus s’en passer. Il ou elle a besoin de quantités croissantes pour obtenir le même effet et les risques sur la santé augmentent.
Beaucoup de jeunes considèrent que fumer aide à gérer les charges quotidiennes et à se déstresser. Or, il est important de noter que la nervosité est en réalité un des troubles causés par le manque de nicotine (symptôme de manque). Le cerveau, en manque de nicotine, envoie alors des signaux d’alerte (stress, agitation, nervosité, irritabilité, etc.).
Le tabagisme entraîne des dommages touchant notamment la peau (moins bonne mine, teint gris, aggravation de l’acné) et les dents (jaunissement). Le tabac rend aussi les cheveux moins beaux. Fumer donne mauvaise haleine et l’odeur qui s’installe sur les cheveux et les habits est désagréable.
La cigarette et le sport ne font pas bon ménage. Le tabagisme affecte principalement les systèmes respiratoire, cardiovasculaire et musculaire. En ce sens, il agit directement sur les performances sportives. En effet, la fumée du tabac contient du monoxyde de carbone qui diminue l’oxygénation du sang. Les fumeurs et fumeuses ressentent souvent une baisse des performances et sont plus rapidement essoufflé·e·s.
Le tabac peut être fumé, absorbé de manière orale ou prisé. Toutes les formes de tabac, y compris la chicha, entraînent une dépendance à la nicotine (substance présente naturellement dans la plante de tabac) et sont à l’origine de maladies et de décès
En moyenne, une personne qui fume un paquet par jour devra consacrer un budget d’environ 250 francs par mois (soit par exemple le prix d’un abonnement de 6 mois avec accès illimité au cinéma) et plus de 3 000 francs par année (soit par exemple le prix d’un scooter). Qu’est-ce que vous pourriez faire d’autre avec tout cet argent ?
Des paquets de cigarettes en vente au milieu des bonbons dans un kiosque, c’est choquant ? Et pourtant c’est comme ça par exemple que l’industrie du tabac fait de la publicité pour ses produits. La publicité du tabac est massive et se retrouve partout : kiosques, bars et boîtes de nuit, réseaux sociaux, etc.
Ces publicités sont faites pour plaire, elles sont belles et colorées. Elles mettent aussi en avant des éléments qui sont importants pour les jeunes, comme la « cool attitude », l’amitié, le fun, la fête et la liberté. Avec ces procédés, l’industrie du tabac les incite à fumer, car elle a besoin de recruter chaque jour de nouveaux consommateurs pour remplacer ceux qui décèdent des suites de leur tabagisme !
Le tabac a non seulement des effets négatifs sur la santé, mais il a également un impact néfaste pour la planète. L’industrie du tabac est un des acteurs responsables du changement climatique, en raison de son empreinte carbone élevée, de son rôle dans la déforestation ainsi que dans l’épuisement des ressources en eau et en énergie fossile, mais également de son rôle dans le nombre gigantesque de déchets produits (par exemple les mégots qui se retrouvent jetés dans la nature).